La CSI a demandé instamment au gouvernement afghan de mettre un terme au harcèlement et à l’intimidation contre le syndicat national des travailleurs et employés d’Afghanistan (National Union of Afghanistan Workers and Employees, NUAWE) et d’honorer ses obligations à respecter la liberté syndicale. Le 8 avril, des policiers et des soldats armés ont effectué des descentes dans les locaux du NUAWE à Kaboul, ainsi que dans 28 bureaux régionaux de la centrale syndicale, et le 21 avril, les forces de sécurité ont occupé le siège central du NUAWE. Le lundi 14 mai, la police a effectué une nouvelle descente et apposé les scellés au bureau central. Les membres du syndicat ont été engagés dans une résistance non violente pour protéger les locaux du syndicat et l’organisation a introduit un recours au tribunal sollicitant la protection en vertu des garanties inscrites dans la constitution nationale. Le gouvernement a jusqu’ici fait fi des procédures en cours au tribunal et poursuivi ses actions antisyndicales. Il a, par ailleurs, donné l’ordre au ministère de la Justice de révoquer l’enregistrement du NUAWE à moins que celui-ci ne transfère sa propriété légalement acquise au gouvernement et interrompu une réunion stratégique qui se déroulait dans les bureaux du syndicat le 26 mars dernier. Le gouvernement a, par ailleurs, fait la sourde oreille aux demandes de dialogue du NUAWE.
« Les démarches du gouvernement en vue d’une prise de contrôle des locaux du NUAWE rendraient les activités de l’organisation dans les domaines de l’organisation et la représentation des travailleurs extrêmement difficiles, voire impossibles. Nous en appelons au gouvernement à mettre un terme à l’intimidation et au recours à la force armée, qui constituent des atteintes graves aux obligations de l’Afghanistan, en tant que membre de l’Organisation internationale du travail, de respecter les droits fondamentaux des travailleurs », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.
Les manquements les plus récents du gouvernement afghan ont fait l’objet d’une plainte du NUAWE et de la CSI auprès du Comité de la liberté syndicale de l’OIT.