Le verdict de la Cour suprême des États-Unis dans l’affaire «Janus» le 27 juin, qui permet aux employés non syndiqués du secteur public de bénéficier gratuitement des conventions collectives négociées par le syndicat, représente une victoire pour la cupidité des entreprises. Cet arrêt marque le point culminant d’une campagne financée par des milliardaires de droite, comme les tristement célèbres frères Koch, et qui vise à suffoquer les syndicats pour faire baisser les salaires et les conditions de travail.
«C’est une décision qui cherche à satisfaire les intérêts des riches et puissants et affaiblira encore plus la négociation collective aux États-Unis. La majorité conservatrice d’un siège à la Cour suprême a rendu un jugement politique qui a pour finalité d’affaiblir les syndicats. Il semble peu probable que la Cour suprême oblige de la sorte des entreprises à fournir des services gratuitement – les syndicats sont pris à parti parce qu’ils défendent les droits et un niveau de vie décent et qu’ils luttent contre la cupidité des entreprises, qui engendre une inégalité sans précédent et fracture les communautés et les pays», a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.
Richard Trumka, président de la confédération syndicale américaine AFL-CIO, affiliée à la CSI, a indiqué: «Dans cette affaire, c’est par une infime majorité et en dépit de l’opposition vigoureuse de quatre juges que la justice a cédé au réseau obscur d’entreprises et de donateurs fortunés qui cherchent à usurper les libertés des travailleurs. Jusqu’à ce qu’elle soit annulée, cette décision sera une tache politique au tableau de ce qui est censé être l’instance la plus honorable et indépendante au monde. Plus important encore, elle accordera un pouvoir accru aux élites corporatistes, dans leurs efforts visant à déjouer les aspirations de millions de travailleurs unis pour une vie meilleure.»