Un an après la déclaration de la pandémie de Covid-19, la crise sanitaire a dévoilé des disparités quant à l’accès à la protection sociale et a eu des effets dévastateurs sur les travailleurs et les travailleuses, pendant que les ménages font face à la perte d’emplois et d’heures de travail.
Dans les dix pays qui ont participé à l’enquête, près de la moitié (49 %) des répondants vivent dans un ménage dont l’un des membres a subi une perte d’emploi ou une réduction des heures de travail en raison de la pandémie.
Le sondage, que la CSI a commandé à la société internationale d’études de marché YouGov, couvre dix pays du G20: Australie, Brésil, États-Unis d’Amérique, France, Grande-Bretagne, Inde, Indonésie, Italie, Japon et Mexique. Les enquêtes ont été menées du 2 au 17 février 2021.
« Les travailleurs réclament un nouveau contrat social, garantissant des emplois, des droits, une protection sociale, l’égalité et l’inclusion. La pandémie a mis en évidence l’absence de protection sociale pour la majorité de la population mondiale, y compris la protection de l’emploi pour les personnes qui ont perdu leurs moyens de subsistance. L’absence de protection sociale signifie que le virus se propagera plus rapidement et à plus grande échelle dans la mesure où certaines personnes infectées sont forcées de continuer de travailler pour survivre », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.
Bien que la pandémie et ses effets aient touché le monde entier, l’incidence s’est davantage ressentie parmi la population dans certains pays plus que d’autres, creusant les inégalités, ce qui freinera la croissance économique et la stabilité.
- En Indonésie, près de trois quarts (74 %) des répondants ont indiqué vivre dans un ménage dont l’un des membres avait subi une perte d’emploi ou une réduction des heures de travail en raison de la pandémie.
- Au Brésil, 66 % des répondants vivent dans un ménage dont l’un des membres a perdu son emploi ou a subi une réduction des heures de travail à cause de la pandémie. Le Mexique (63 %) et l’Inde (61 %) ont connu une expérience similaire.
« Alors que nous œuvrons à la conclusion d’un nouveau contrat social en faveur de la reprise et de la résilience, les gouvernements doivent prévoir la création d’emplois, en particulier dans la santé et les soins, ainsi qu’une transition juste vers un avenir sans carbone. Le travail doit être le point d’ancrage de la reprise, car il procure aux citoyens les moyens de reconstruire entièrement les économies », a indiqué Sharan Burrow.
Plus de la moitié des personnes interrogées demandent que les gouvernements agissent davantage pour créer des emplois dans la mesure où la perte d’emplois et la réduction du temps de travail font sentir leurs effets.
- Cinquante-quatre pour cent des répondants dans les dix pays du G20 estiment que leur gouvernement devrait en faire plus pour créer des emplois pour les travailleurs touchés par la pandémie.
- Au Mexique, 71 % – près de trois quarts – des répondants pensent que leur gouvernement devrait en faire plus pour créer des emplois pour les travailleurs. Au Brésil (67 %) et au Japon (65 %), environ deux tiers des personnes pensent que leur gouvernement devrait en faire plus dans ce domaine.
- La moitié au moins des répondants en Indonésie (58 %), aux États-Unis (51 %) et en Inde (50 %) pensent que leur gouvernement devrait en faire plus, tout comme 45 % de la population en Grande-Bretagneet 43 % en Australie.
« Les dirigeants du G20 doivent placer l’emploi et la protection sociale, et notamment un fonds mondial pour la protection sociale, au coeur des efforts de relance. La population a besoin d’espoir et tous les gouvernements doivent prévoir la création d’emplois », a indiqué Sharan Burrow.
Vous pouvez consulter le Sondage « Nouveaux fronts » de la CSI 2021, ainsi que ses principaux résultats ici.
Les conclusions du Sondage « Nouveaux fronts » de la CSI représentent l’opinion de la population de plus de 18 ans dans dix pays. Tous les chiffres, sauf mention contraire, proviennent de YouGov Plc. La taille totale de l’échantillon était de 12 265 adultes en Australie, au Brésil, aux États-Unis d’Amérique, en France, en Grande-Bretagne, en Inde, en Indonésie, en Italie, au Japon et au Mexique. Le travail sur le terrain a été effectué du 2 au 17 février 2021. Les enquêtes ont été menées en ligne. Les résultats nationaux ont été pondérés équitablement afin d’établir une valeur « moyenne ».
Contact: veuillez contacter Gemma Swart (+32 479 06 41 63, gemma.swart@ituc-csi.org) pour organiser des entrevues avec Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.