Le Mécanisme d’action de Belém pour une transition juste : une importante avancée pour les travailleurs sur fond d’échecs majeurs à la COP 30

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La décision de créer le Mécanisme d’action de Belém (MAB) pour une transition juste, prise durant les négociations sur le climat à la COP 30, est une victoire majeure pour les travailleurs et leurs syndicats.

Pour la première fois, les travailleurs et leurs syndicats auront un rôle officiel dans l’élaboration de politiques pour une transition juste dans le cadre de la CCNUCCC.

Cette décision historique fait suite à des années d’actions de sensibilisation menées inlassablement par le mouvement syndical et ses alliés au sein d’organisations environnementales, pour la justice climatique, de femmes et de genre, de jeunes et des peuples autochtones. Elle reconnaît qu’organiser la participation des travailleurs, protéger les droits du travail et garantir la protection sociale et un emploi décent est essentiel pour une action climatique ambitieuse et équitable.

Luc Triangle, secrétaire général de la CSI, a déclaré : « Le Mécanisme d’action de Belém est une victoire décisive pour le mouvement syndical et les travailleurs du monde entier, dans tous les secteurs mais tout particulièrement pour ceux des industries en transition. Nous devons maintenant veiller à ce que le MAB entre en fonctionnement dans l’année à venir, produise des résultats concrets et mette l’emploi décent, les droits du travail et la justice sociale au cœur des solutions climatiques. »

« L’année prochaine sera déterminante pour s’assurer que ce nouveau mécanisme pour une transition juste apporte une aide concrète aux pays dans le monde et que les partenaires sociaux, la société civile et l’OIT prennent part à sa gouvernance. »

« Cependant, nous devons également être clairs : la COP 30 n’a pas été à la hauteur des ambitions prônées par la science et les travailleurs. »

Dans l’ensemble, les résultats de la COP 30 sont bien inférieurs à ce qui est nécessaire sur les plans de l’atténuation, de l’adaptation et du financement climatique :

  • Pas de feuille de route pour une sortie progressive des combustibles fossiles de « manière juste, ordonnée et équitable », contrairement à ce qui avait été établi à la COP 28.
  • Pas de train de mesures de justice pour aider les travailleurs et les communautés aux prises avec les réalités de la transition.
  • Pas de plan crédible pour combler l’écart entre les engagements nationaux en matière de climat (CDN) et les objectifs énoncés dans l’Accord de Paris relatifs à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
  • Faibles engagements en matière de financement de l’adaptation, et échéances d’objectifs cruciaux repoussées à 2035.

Un processus brisé, marqué par des règles de consensus très rigides et un manque de transparence durant les négociations finales.

Luc Triangle a fait observer : « Il ne peut y avoir de transition juste si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, affectant les travailleurs et les communautés dans le monde entier, si les gouvernements sont incapables de protéger les citoyens des effets d’un réchauffement de la planète et si les pays du Sud ne peuvent accéder au financement climatique. »

Cependant, outre la décision d’instaurer le MAB, des victoires majeures pour la justice sociale ont été remportées :

  • Intégration des droits au travail, de l’emploi décent et de la protection sociale dans le mandat du MAB.
  • Reconnaissance que les principes directeurs de l’OIT pour une juste transition constituent un des fondements de la mise en œuvre.
  • Adoption d’un nouveau Plan d’action en matière de genre, avec mention explicite de la transition juste.

« La CSI continuera d’œuvrer pour que le MAB soit gouverné par et pour les travailleurs et pour qu’il aboutisse à des politiques climatiques réalistes qui sont socialement justes et inclusives », conclut Luc Triangle.

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