ATELIER DE FORMATION DES TRAVAILLEURS DE L’ÉCONOMIE INFORMELLE

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La Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal (CNTS), en partenariat avec StreetNet International, a organisé ce mardi 09 décembre 2025, un atelier de formation consacré au thème : « Poursuivre la négociation dans le processus de mise en œuvre de la politique de formalisation de l’économie informelle au Sénégal ». Cette rencontre entre dans le cadre du projet CNTS / StreetNet, qui vise à accompagner les travailleurs et travailleuses de l’informel vers une meilleure reconnaissance de leurs droits et une intégration progressive dans le système économique formel.

Dans le cadre de la poursuite du projet visant à influencer les changements politiques au niveau national en faveur des travailleurs de l’économie informelle grâce à une structure nationale de négociation collective tripartite impliquant les travailleurs et les unités économiques de l’économie informelle, la CNTS a organisé en collaboration avec STREETNET INTERNATIONAL, un atelier de formation du 09 au 11 décembre 2025 à la Maison des Travailleurs Keur Madia.

 

Représentant le secrétaire général de la CNTS, Lamine Fall a rappelé l’ancienneté de l’engagement de la centrale syndicale dans l’organisation du secteur informel. Depuis les années 1990, la CNTS a investi dans la sensibilisation, la structuration et l’accompagnement des acteurs de l’informel.

« Cette activité participe de la volonté de notre organisation de jouer un rôle prépondérant dans l’amélioration des conditions de vie et de travail des acteurs de l’économie informelle », a-t-il déclaré. Il a remercié StreetNet pour son soutien historique, saluant notamment l’implication de Patricia Horn, ancienne coordinatrice et actuelle conseillère principale de StreetNet Afrique du Sud.

Lamine Fall a également encouragé les participants à suivre activement les trois jours de formation : « Vous avez été choisis parmi plusieurs camarades. Votre mission est de proposer des pistes de changement pour atteindre l’objectif de la formalisation ».

Un processus enclenché depuis 2022

Prenant la parole à son tour, Annie Diouf, secrétaire générale du Syndicat National des Travailleurs de l’Économie Informelle (SYNATREIN) et responsable du département informel à la CNTS, est revenue sur le chemin parcouru depuis 2022.

Elle a rappelé le travail effectué autour de la Recommandation 204 de l’OIT, qui encadre les politiques de transition de l’informel vers le formel. Cette feuille de route avait été élaborée avec StreetNet, avec des objectifs précis que les organisations de travailleurs devaient atteindre avant le retour de Patricia Horn.

« L’objectif de cet atelier n’est pas de vous laisser dans l’informalité, mais de vous pousser à quitter cet esprit informel et à évoluer progressivement vers la formalisation », a-t-elle insisté, regrettant les retards enregistrés par certains participants et soulignant la nécessité de plus de discipline.

Vers une participation accrue dans le Haut Conseil du Dialogue Social

Pour Patricia Horn, conseillère principale de StreetNet, l’enjeu central est désormais la capacité des acteurs de l’informel à défendre leurs intérêts dans les instances nationales.

En avril 2025, la CNTS et StreetNet ont tenu une réunion fructueuse avec le Haut Conseil du Dialogue Social, qui s’est engagé à mettre en place une commission permanente dédiée à l’économie informelle. Les représentants sectoriels présents à l’atelier récupérateurs, vendeurs, transformatrices, gargotières, travailleurs de plateformes, etc. seront appelés à siéger dans cette commission.

« Vous êtes les négociateurs et négociatrices qui allez représenter les secteurs de l’économie informelle au sein du Haut Conseil. Il est essentiel que vous soyez bien formés, capables de travailler ensemble et de défendre les droits de vos membres », a-t-elle expliqué.

Elle a insisté sur l’importance de la cohésion entre les différents syndicats et organisations affiliés à la CNTS, ainsi que sur l’émergence de nouveaux secteurs, notamment les travailleurs des plateformes et du transport à vélo, désormais affiliés à la centrale depuis 2023.

Trois jours pour renforcer les capacités de négociation

Durant les trois jours de travaux, les participants étudieront des documents de référence, apprendront les techniques de négociation collective et réfléchiront ensemble à une stratégie unifiée. L’objectif est de préparer un comité national de négociateurs, composé de 30 personnes, chargé de dialoguer avec les autorités nationales.

StreetNet, la CNTS et leurs partenaires espèrent que ce travail de fond permettra de réduire les tensions dans le secteur informel, notamment les cas de déguerpissements, et de développer des alternatives négociées pour protéger les travailleurs.

« Les négociations doivent vous aider à avoir moins de problèmes et à obtenir plus de reconnaissance. Nous allons travailler ensemble pour cela », a conclu Patricia Horn.

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